Masterclass #2 : Le débat du minage de Bitcoin et des énergies renouvelables

Charles Ledoux
| 5 min de lecture

 

Grâce à l‘expertise de Daniel Batten, découvrez tous les secrets du minage Bitcoin et de son potentiel pour l’environnement. Le minage Bitcoin est toujours vu comme une industrie peu écologique, utilisant beaucoup trop d’électricité. Néanmoins, Daniel explique clairement pourquoi ces chiffres sont erronnés. Il explore également comment les mineurs Bitcoin utilisent vraiment ces énergies renouvelables :

Le minage Bitcoin et l’énergie “off-grid”

Comme évoqué dans la première partie de la masterclass, le minage du Bitcoin est non seulement la seule industrie à pouvoir utiliser ces énergie de manière rentable, mais elle permet également d’éviter la construction de nouvelles infrastrucutres.

En effet, les mineurs Bitcoin, lorsqu’ils récupèrent le méthane des déchetteries, peuvent utiliser cette énergie renouvelable dans l’immédiat, au contraire d’autres industries qui auraient nécessité de grosses infrastructures.

“Vous pouvez avoir un opérateur solaire ou un opérateur éolien qui veut se connecter au réseau, mais ils ne le peuvent pas en réalité. Il y a un temps d’attente. Il pourrait y avoir une attente de quatre ans juste pour être interconnecté au réseau. Au Royaume-Uni, c’est pire. Les exploitants renouvelables ont reçu des dates dans les années 2040 et 2050 à partir desquelles ils peuvent être connectés au réseau.”

Cette contrainte est également un aspect essentiel dans l’acceptation du minage Bitcoin comme une alternative pour combattre le réchauffement climatique. Car de toute évidence le réchauffement climatique ne peut pas attendre 2040 pour que l’humanité agisse. D’autant plus que toutes les industries ne voudront pas se construire autour d’une déchetterie. Le minage de Bitcoin n’a pas de clients et nécessite peu d’entretien. En conséquence, les mineurs de Bitcoin sont les plus à même de vouloir s’implémenter dans ces zones peu attrayantes pour les humains.

Ensuite, en ce qui concerne l’utilisation de l’énergie renouvelable, la question de la durabilité reviens souvent sur la table dans l’industrie. En effet, malgré que l’industrie du minage de Bitcoin soit celle qui utilise le plus d’énergies renouvelables au monde, certains doutes de son véritable impact. Alors est-ce que cette utilisation d’énergies renouvelables par les mineurs pourrait durer dans le temps ?

“C’est difficile d’établir des chiffres exacts, mais on peut établir ce qu’est le minimum. Et le minimum qui est fait par beaucoup d’hypothèses conservatrices est de 53%. Et c’est un calcul que j’ai fait moi-même. Bloomberg Intelligence a récemment publié ce même résultat.”

Il est bon de signaler que les études publiées par Cambridge sont fausses, puisqu’elles se concentrent sur les énergies renouvelables connectées au réseau. Hors, comme vue précédemment, les mineurs de Bitcoin n’ont pas à passer par le réseau grâce aux émissions de méthane. C’est pourquoi les mineurs Bicoin se bataillent tous pour obtenir ce qui est appelé “l’off-grid energy” (énergie hors réseau). Cette énergie “hors réseau” est une énergie renouvelable ne dépendant pas d’une source externe et à distance. L’utilisation du soleil, ou du vent, sont les meilleurs exemples d’énergies renouvelables “off-grid”.

“Eh bien, il y a 15 ans, c’était du combustible fossile. Aujourd’hui, l’énergie la moins chère est renouvelable. Et donc, cela signifie que tous ceux qui extraient hors réseau, parce qu’ils recherchent cette électricité moins chère, 80% du temps environ ils utilisent des sources d’énergie durables. Maintenant, le modèle de Cambridge ne les a pas pris en compte. Et c’est une exclusion assez importante. C’est un peu comme essayer de prédire un vote électoral en disant que nous allons seulement sonder les gens qui vivent dans les centres urbains parce que c’est trop de tracas pour sortir et de trouver ce que les gens dans les zones rurales ont comme préférence.”

C’est d’ailleurs cet été que les chercheurs de Cambridge ont revu leurs estimations à la baisse. Les nouveaux résultats montrent que le minage du Bitcoin consomme autant que tous les sèches-linges aux US. Malgré cette révision, les chercheurs de Cambridge utilisent toujours une roadmap de minage Bitcoin érronnée. Selon Daniel, le hash rate du Kazakhstan a été divisée par 13 en seulement deux ans (de 13 à 1%).

“Le Kazakhstan est presque entièrement un réseau à base de combustibles fossiles. Donc, si vous avez une base de données vieille de 2 ans, cela va vraiment fausser votre modèle. Quand vous prenez en compte ces choses, c’est comme ça que vous obtenez 53%. Et c’est un minimum. Donc, ça pourrait être encore plus élevé et ça continue à évoluer vers une direction plus durable. Il n’y a pas d’industrie dans le monde qui utilise plus de 50% de l’énergie durable. Le secteur bancaire est d’environ 37%.  Et pour l’agriculture et l’or, encore beaucoup moins que ça.”

C’est dans ce contexte que de nombreuses industries pourraient se tourner vers le minage du Bitcoin pour faire du profit sur ces énergies non utilisées jusqu’à maintenant.

Selon Daniel, la Russie en est le meilleur exemple en devenant le deuxième pays avec le plus de mineurs Bitcoin en termes de hash rate. En d’autres termes, lorsque le potentiel du minage Bitcoin (d’un point de vue écologique, mais également économique) sera de notoriété publique, le minage Bitcoin pourrait être dirigée par des grosses entreprises de différentes industries. Et pourquoi pas même par les gouvernements eux-même ?

C’est dans ce contexte qu’une guerre aux énergies renouvelables off-grid pourraient profiter grandement au bitcoin et à sa durabilité.


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