Sam Bankman-Fried condamné à 25 ans de prison pour fraude liée à FTX

Matthieu Dumas
| 3 min de lecture

Sam Bankman-Fried (SBF), autrefois à la tête de l’empire FTX, a vu son univers s’effondrer sous le poids des accusations, le menant à une condamnation de 25 ans de prison. Ce verdict est le résultat d’un long procès où il a été reconnu coupable de sept chefs d’accusation, dont fraude et conspiration, suite à l’effondrement spectaculaire de la plateforme d’échange de cryptomonnaies qu’il a cofondée en 2019.

Sam Bankman-Fried en prison


La sentence prononcée par le juge Lewis Kaplan est au final bien inférieur aux 40 à 50 ans réclamés par l’accusation, mais dépasse la demande de la défense, qui plaidait pour une peine de six ans et demi, et bien moins que la peine maximale qui était de 110 ans. SBF, selon la justice américaine, devait servir d’exemple.

Au cœur de dernier jour de procès était la gestion hasardeuse et illégale des fonds des clients par Bankman-Fried, ainsi que son utilisation des ressources de l’entreprise à des fins personnelles. Le tout, sans considération pour les clients de FTX, comme l’explique un témoin à la barre, ancien client de FTX :

“Au moins trois personnes se sont suicidées à cause de cette fraude de FTX. Alors quand la faillite de FTX […] Ce que je ressens, c’est de la souffrance, lui, les autres conspirateurs, les complices, doivent être tenus pour responsables.”

Le juge a mis en évidence une approche “calculée” de la part de SBF, pesant le coût de se faire attraper contre celui de s’en sortir indemne, une stratégie “finalement perdante”.

Bankman-Fried doit également renoncer à plus de 11 milliards de dollars, en partie pour rembourser les clients de FTX, dont les pertes sont estimées à 8 milliards de dollars.

Une défense maladroite ?


Durant le procès, la défense de Bankman-Fried a parfois paru un peu déconnectée de la réalité, notamment lorsqu’elle a avancé que les clients seraient remboursés grâce à une augmentation hypothétique de la valeur des actifs de FTX. Le juge Kaplan a rejeté immédiatement cet argument, affirmant que les gains obtenus après un délit ne devraient pas influencer la sévérité de la peine :

“Un voleur qui emporte son butin à Las Vegas et parie avec succès n’a pas droit à une réduction de peine, même s’il rembourse.”

En dépit des tentatives de SBF et de ses avocats de peindre l’image d’un homme regrettant sincèrement ses actions, le comportement de Bankman-Fried durant son procès – notamment ses tentatives de manipulation de témoins et ses réponses évasives – a trahi une réelle absence de remords, selon le juge Kaplan :

“Le culot de ses actions. Son exceptionnelle souplesse avec la vérité. Son absence apparente de remords. Je voudrais ajouter une réflexion supplémentaire. Je n’ai pas jugé utile d’utiliser le temps qui m’était imparti pour énumérer tous ses mensonges… Lorsqu’il ne mentait pas, il était évasif, s’arrachait les cheveux, essayait de faire en sorte que les procureurs reformulent les questions pour lui. Je fais ce travail depuis près de 30 ans. Je n’ai jamais vu une telle performance.”

Lors de son procès, le témoignage de Sam Bankman-Fried en sa propre faveur a viré au désastre. Le moment le plus surréaliste ? Peut-être lorsque le juge Kaplan, exaspéré par les non-réponses, a dû intervenir directement pour demander à SBF de simplement répondre à la question posée, par son propre avocat.

Pire encore, lorsque confronté à l’énorme déficit de 8 milliards de dollars dans les comptes de FTX, Bankman-Fried a semblé jouer la carte de l’ignorance, affirmant n’avoir jamais questionné l’origine de ce trou béant.

Fin de la saga SBF ?


La saga de Sam Bankman-Fried, malgré le verdict, n’atteint pas son épilogue. En choisissant de faire appel, il garde en vie l’espoir d’une issue différente :


Source : InnerCityPress (X)


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