Vitalik Buterin déclare qu’il ne stake pas tout ses ETH mais seulement une « petite partie »

Benoit de Jessey
| 3 min de lecture

Chaque décision prise par des acteurs clés peut avoir des répercussions significatives. Récemment, Vitalik Buterin, le co-fondateur d’Ethereum, a fait une révélation qui a suscité un intérêt considérable : il ne stake qu’une petite portion de ses Ether (ETH). Cette décision peut surprendre et sembler contre-intuitive dans le contexte actuel de l’essor du staking. 

La décision de Buterin 

Vitalik Buterin, l’un des pionniers de la blockchain et co-fondateur d’Ethereum, a récemment révélé qu’il ne stake qu’une petite fraction de ses ETH. Cette décision, loin d’être anodine, est motivée par des préoccupations de sécurité. En effet, le staking d’ETH nécessite que les clés d’accès soient publiques sur un sous-système en ligne, ce qui peut présenter des risques. De plus, pour des raisons de sécurité, le staking doit se faire via un portefeuille multisignature, dont la mise en place peut s’avérer complexe. 

C’est cette combinaison de risques de sécurité et de complexité technique qui a conduit Buterin à adopter une approche prudente en matière de staking. En ne stakant qu’une petite portion de ses ETH, il minimise son exposition aux risques tout en participant toujours à la validation des transactions sur la blockchain Ethereum.

Réactions de la communauté crypto

Cette prise de parole a suscité des réactions variées au sein de la communauté crypto. Charles Hoskinson, co-fondateur d’Ethereum et fondateur de Cardano, a exprimé sa surprise en apprenant que Buterin ne stake qu’une petite fraction de ses ETH. À l’inverse de Buterin, Hoskinson a déclaré qu’il stake l’intégralité de ses ADA, la cryptomonnaie native de Cardano. Cette divergence d’approches souligne les différentes stratégies adoptées par les acteurs clés de la cryptomonnaie en matière de staking. 

Le protocole EigenLayer

Au cours de la même discussion, Buterin a évoqué le protocole EigenLayer, qui permet aux validateurs et aux stakers d’Ethereum de « restaker » leurs actifs sur d’autres réseaux émergents. Cela signifie qu’ils peuvent déplacer leurs actifs stakés d’un réseau à un autre, ce qui pourrait potentiellement augmenter leur rendement. Bien que ce protocole soit encore en phase de testnet et ne soit pas prévu pour être lancé avant le troisième trimestre de 2023, Buterin a souligné le défi que représente le risque de centralisation associé à EigenLayer.

En effet, dans le système proposé par EigenLayer, les stakers fiables seraient plus valorisés que les stakers moins fiables. Cela signifie que les stakers qui ont prouvé leur fiabilité seraient moins susceptibles d’être pénalisés, ce qui pourrait conduire à une concentration du pouvoir de staking entre les mains d’un petit nombre de stakers fiables. Cette centralisation pourrait à son tour compromettre la sécurité et la décentralisation de la blockchain, qui sont pourtant les deux principaux avantages de cette technologie.

La décision de Vitalik Buterin de ne staker qu’une petite portion de ses ETH met en lumière les défis techniques et de sécurité associés au staking. Cette décision, ainsi que les réactions qu’elle a suscitées, soulignent la diversité des approches en matière de staking au sein de la communauté crypto. En fin de compte, la prudence de Buterin pourrait bien être un signe de maturité, soulignant l’importance de la sécurité et de la prudence dans un domaine aussi novateur et potentiellement risqué que la cryptomonnaie.

Source: Podcast