Binance enregistre un volume de retraits de près d’1 milliard de dollars suite à la pression réglementaire sur le BUSD

Rose Bidzogo
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Source: AdobeStock / Iryna Budanova

Les utilisateurs de Binance procèdent actuellement au retrait de leurs crypto-monnaies suite à la récente procédure réglementaire concernant l’un des produits de la plateforme, notamment son stablecoin BUSD.

Selon un rapport de Wu Blockchain, la plateforme a enregistré des sorties de 621 millions de dollars au cours des dernières 24 heures. Selon les données de DeFillama, les retraits avaient chuté à 460 millions de dollars au moment de la rédaction de cet article.

Dans la journée du 13 février, Binance a enregistré des sorties de près de 916 millions de dollars en jetons basés sur l’Ethereum (ETH). Selon les données de Dune Analytics, il s’agit du retrait quotidien le plus élevé depuis le 24 novembre 2022.

Mais il faut reconnaître que, même si le montant de ces retraits reste élevé, il fait pâle figure comparé à ceux enregistrés en novembre 2022, au moment de la faillite de la plateforme FTX. À l’époque, Binance avait traité plus de 6 milliards de dollars de retraits en sept jours.

Une interdiction d’émettre de nouveaux BUSD

Paxos a reçu l’interdiction d’émettre de nouveaux jetons BUSD depuis le 13 février. L’interdiction provenait du Département des services financiers de New York (NYDFS)

Peu de temps après, la Securities and Exchange Commission (SEC) a envoyé une “Well notice” à Paxos. Cette lettre de la SEC permet d’informer une entreprise qu’elle pourrait être sur le coup d’une éventuelle procédure judiciaire. 

En cause, la SEC reproche à Paxos et à Binance de ne pas avoir enregistré le BUSD et de ce fait, le stablecoin viole les lois en vigueur sur la protection des investisseurs.

BUSD a été brûlé à hauteur de plus de 300 millions de dollars

Selon les données d’Etherscan, Paxos, l’émetteur de Binance USD (BUSD), a brûlé 342 millions de dollars de ce stablecoin au cours des dernières 24 heures.

Les jetons BUSD sont brûlés lorsque les utilisateurs convertissent leurs avoirs en monnaie fiduciaire.

Le 13 février, le département des services financiers de New York a ordonné à l’émetteur du stablecoin de cesser de frapper d’autres jetons du stablecoin BUSD. En effet, d’après cette décision, BUSD n’a pas respecté son “obligation de procéder à des évaluations périodiques des risques et à des vérifications de diligence raisonnable de Binance”.

Selon les données de Kaiko, la sanction réglementaire a vu le stablecoin s’échanger brièvement avec une décote par rapport à son rival Tether (USDT).

Pendant ce temps, la société d’analyse blockchain Nansen a signalé que les investisseurs institutionnels comme Jump Crypto qui détiennent le stablecoin sont en train de retirer leurs avoirs les plateformes d’échange.

Une réglementation de plus en plus coercitive sur les crypto-monnaies

Depuis le début de l’année, la SEC cherche à accentuer la réglementation sur les plateformes d’échange des crypto-monnaies. Elle a ainsi déclaré la guerre au crypto-staking qui est un programme proposé par les plateformes d’échange. D’après la SEC, ce programme est en conflit avec d’autres services proposés par ces plateformes et pourrait ruiner les investisseurs.

Dans le souci de protéger les utilisateurs d’un nouveau cas de faillite comme celui de FTX, elle a infligé plusieurs sanctions à différentes plateformes. C’est le cas de Kraken qui a reçu une amende de 30 millions de dollars concernant son programme de staking. 

À la suite de cette décision, Coinbase a subi une baisse de 14 % et s’inquiète des dangers d’une réglementation sur le staking des cryptos.

Le programme de staking bientôt à l’arrêt aux États-Unis ?

Suite aux sanctions de la SEC, plusieurs plateformes sont inquiètes et mettent déjà fin à leur programme de staking. C’est le cas de Kraken qui a clôturé son offre de staking aux États-Unis, mais pas dans le reste du monde.

Au vu des actions de la SEC, on peut se demander si elle envisage bloquer les programmes de staking des cryptos sur le sol américain. SI cela est le cas, on peut imaginer qu’une telle décision serait préjudiciable à la fois pour les investisseurs américains, mais aussi pour les plateformes de cryptos.

Pour justifier sa décision, le président de la SEC, Gary Gensler a déclaré que le manque d’informations sur le staking des plateformes de crypto à l’égard de leur clientèle était un problème. En effet, il affirme que :

« Lorsqu’une entreprise ou une plateforme vous offre ce type de rendement, qu’elle appelle ses services de “Lending”, “Earn”, “Rewards”, “APY” ou “Staking”, cette démarche doit s’accompagner des protections prévues par les lois fédérales sur les valeurs mobilières ».