Sam Bankman-Fried rapatrié aux États-Unis ce mercredi

Pauline Eyebe
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Sam Bankman-Fried. Source : HBO / YouTube

Sam Bankman-Fried (SBF), l’ancien patron de la plateforme de crypto-monnaies FTX, a été arrêté aux Bahamas en début de semaine dernière. Les autorités locales ont décidé de l’extrader vers les États-Unis où il devra répondre de nombreux chefs d’accusation.

Arrêté par la police royale des Bahamas, Sam Bankman-Fried a dans un premier temps nié les accusations à son encontre et a voulu résister à son extradition. Mais il a fini par abandonner ce projet de résister à son extradition qui aura lieu ce mercredi.

Âgé de 30, l’ancien patron de FTX, aujourd’hui en faillite, vivait depuis semaines aux Bahamas. Les autorités américaines l’accusent d’avoir orchestré “l’une des plus grandes fraudes financières de l’histoire des États-Unis”.

Retour aux États-Unis pour SBF

Depuis son arrestation aux Bahamas le 12 décembre dernier, beaucoup de gens sont soulagés à l’idée que SBF va enfin répondre de ses actes. Son extradition aux États-Unis permettra enfin d’avoir plus de réponses sur la faillite de FTX.

Doan Cleare, le commissaire intérimaire des services correctionnels des Bahamas, a rapporté à NBC News Bankman-Fried est en route pour les États-Unis. Actuellement, il séjourne à la prison de Fox Hill aux Bahamas et devrait prendre le vol ce mercredi. Doan Cleare souligne aussi SBF a fini par se montrer coopératif en signant les documents relatifs à sa procédure d’extradition. En effet, il avait renoncé à son droit d’être extradé vers les États-Unis.

Mais, Doan Cleare rapporte que Sam Bankman-Fried a d’abord refusé d’être extradé et a fait volte-face par la suite. Même si les raisons de ce changement de position ne sont pas révélées, il est clair que si SBF n’avait pas été coopératif, il aurait pu lutter contre cette procédure d’extradition pendant des années.

Jerone Roberts, l’avocat représentant SBF, a également ajouté que son client avait volontairement accepté son extradition. Il sera escorté ce mercredi par des agents du FBI dans un avion non commercial.

SBF avait demandé une demande de libération sous caution le 13 décembre, le lendemain de son arrestation. Mais celle-ci lui avait été refusée par un juge des Bahamas qui qualifiait l’ancien patron de FTX de présenter un risque de fuite.

L’ancien milliardaire fait face à une série d’accusations portées plusieurs agences gouvernementales américaines dont le ministère de la Justice, la Securities and Exchange Commission et la Commodity Futures Trading Commission.

De nombreux chefs d’accusations contre SBF

Le dossier judiciaire monté contre SBF dévoile les dessous de l’affaire FTX. Celui-ci nous apprend que la plateforme d’échange de crypto doit près de 3,1 milliards de dollars à ses 50 plus grands créanciers. SBF est donc accusé d’avoir utilisé ces fonds pour Alameda Research, sa société de négoce d’investissement.

L’ancien patron de FTX est également accusé d’avoir utilisé plusieurs dizaines de millions de dollars de la plateforme. D’après Damian Williams, le procureur américain du district sud de New York, cet argent aurait servi à contribuer illégalement à des campagnes des élus démocrates et américains.

Par ailleurs, la Securities and Exchange Commission (SEC) accuse SBF de tromperie. Mais ce dernier nie en bloc toutes ses accusations de tromperie et de fraude. Dans une interview accordée à BBC News, celui qu’on surnommait autrefois le “King Of Crypto” a déclaré :

“Je n’ai pas sciemment commis de fraude. Je ne pense pas avoir commis de fraude. Je ne voulais pas que tout cela se produise. Je n’étais certainement pas aussi compétent que le pensais”.

Avant sa faillite, FTX comptait près d’1,2 million d’utilisateurs, ce qui en faisait l’une des plus grandes plateformes d’échange de cryptos. Beaucoup de ces utilisateurs restent sans réponse et se demandent s’ils pourront récupérer leur investissement bloqué sur FTX.

Placé en liquidation, FTX fait l’objet d’une enquête judiciaire de la SEC et du département de la justice à New York. Selon certains rapports, la plateforme ne dispose actuellement que d’1,2 milliard de dollars de liquidités sur les 3 milliards qu’elle doit à ses créanciers. Un recours collectif a été déposé en Floride contre FTX et les célébrités qui en ont fait la promotion.

Vers une meilleure régulation du marché des cryptos ?

La faillite de FTX a ébranlé le marché des crypto-monnaies et a révélé les risques que représentent les plateformes centralisées. Les dirigeants politiques et les autorités de différents pays ont saisi cette opportunité pour exiger l’encadrement plus stricte du secteur des cryptos.

FTX a lésé de nombreux utilisateurs de cryptos et sa faillite est déjà qualifiée comme étant la plus grosse fraude de l’histoire des États-Unis. Pour éviter que de tels désastres se produisent, les acteurs du secteur appellent à plus de régulation. 

Rappelons que l’Union Européenne avait pris les devants cette année avec le Règlement sur les marchés de cryptoactifs (MiCA), qui institue un cadre légal du marché. Mais le reste du monde peine à suivre le pas de l’UE et à légiférer pour un meilleur contrôle des cryptos.