a16z veut faire de Londres son QG en dehors des États-Unis

Les dernières mesures réglementaires prises contre Binance et Coinbase vont-elles motiver les sociétés cryptos à s’installer hors du territoire américain ? Suite à la décision de la Securities and Exchange Commission (SEC) d’attaquer Binance en justice, la poursuite des activités de ce dernier sur le sol américain est incertaine. De son côté, un autre exchange, Crypto.com, a suspendu ses services pour les investisseurs institutionnels américains. Aujourd’hui, la branche d’investissement crypto de la société de capital-risque Andreessen Horowitz, a16z crypto, a annoncé l’ouverture de son premier bureau à l’étranger à Londres.

Chris Dixon, fondateur d’a16z, a cité un “environnement commercial prévisible” comme étant l’un des principaux facteurs à l’origine de cette décision. Cette décision intervient après la publication d’un document intitulé « State of Crypto » par a16z. Dans ce dernier, la société de capital-risque avait évoqué le déclin de l’industrie crypto aux Etats-Unis, rejoignant ainsi les rangs de plusieurs analystes qui ont émis des avertissements sur le sujet. 

Le document se réfère à plusieurs métriques pour étayer ses affirmations. Les Etats-Unis comptaient près de 40% des développeurs crypto en 2018. Ce ratio n’a cessé de baisser au cours des dernières années, pour tomber sous les 30% l’année dernière. De plus, la part du trafic vers les sites web cryptos provenant d’utilisateurs basés aux États-Unis a diminué pour la troisième année consécutive. L’année dernière, un peu plus de 15 % du trafic vers des sites Web comme CoinGecko, CoinMarketCap et Etherescan était constitué de citoyens américains, une baisse notable par rapport à environ 23 % en 2019.

Dixon avait déclaré que la décision avait été finalisée après un “dialogue productif” avec les décideurs politiques et financiers britanniques, parmi lesquels le Premier ministre britannique et la Financial Conduct Authority. Rishi Sunak a souligné le rôle crucial de la technologie blockchain pour l’économie du pays :

« Alors que nous cimentons la place du Royaume-Uni en tant que superpuissance scientifique et technologique, nous devons adopter de nouvelles innovations comme  le Web3 alimenté par la technologie blockchain, qui permettront aux start-ups de prospérer ici et de faire croître l’économie. »

Le Royaume-Uni, un choix stratégique prévisible pour a16z ?

Il y a quelques mois, a16z avait formulé de nombreux commentaires sur le futur régime de réglementation des actifs numériques du Trésor britannique. La société avait exhorté les autorités britanniques à adopter une position plus nuancée dans le cadre de la réglementation. Elle avait notamment présenté les risques différents associés aux projets centralisés et décentralisés, mettant en évidence la supériorité de ces derniers.

Par ailleurs, la société a récemment réalisé plusieurs investissements dans des sociétés cryptos basées au Royaume-Uni, parmi lesquelles Gensyn, Arweave, Aztec et Improbable. a16z prépare également le lancement de sa prochaine Crypto Startup School à Londres au printemps prochain, de mars à juin 2024. Le programme CSS visera à attirer des entrepreneurs britanniques et internationaux désireux de faire carrière dans le Web3. Plus de 8 000 candidats s’étaient présentés à la session précédente et 26 entreprises ont reçu un investissement d’a16z. 

Dixon a toutefois réaffirmé l’engagement de a16z sur le territoire américain : 

“Nous resterons fortement investis aux États-Unis (…) nous continuons à travailler avec les décideurs politiques et les régulateurs américains afin d’obtenir une plus grande clarté réglementaire pour les startups cryptos.”

Sources : Decrypt, Business Wire, a16z