La bataille des Appchains : Comment peuvent-elles repousser les limites de scalabilité?

Charles Ledoux
| 5 min de lecture

Les appchains sont de plus en plus nombreuses, compte tenu du fait que de nombreux projets L1 se bataillent pour la place de leader dans l’industrie des alt-coins. Que ce soit sur Ethereum, Cosmos, ou encore Avalanche, les appchains servent à résoudre des problématiques bien spécifiques.

Découvrons ce que c’est qu’une appchain et comment elles peuvent permettre de résoudre ce problème de scalabilité que rencontre les L1.

Une Appchain c’est quoi ?


Pour la faire simple, les appchains sont des blockchains spécialisées et conçues avec un but bien particulier et spécifique. Abréviation de “Application-Specific Blockchain”, les appchains sont alors déployées sur une autre blockchain de couche 1 ou 2 (comme Cosmos ou Polygon) et permettent d’offrir une meilleure performance et scalabilité que ces derbières.

En somme, les appchains sont comme des blockchains secondaires. Elles viennent être “ratachées” à des blockchains principales. La différence fondamentale entre les blockchains de couche 2 (qui sont construites sur une couche 1) et les appchains, sont que ces dernières ne requierent pas de construire une nouvelle blockchain. Au contraire, elles s’appuient littéralement sur une blockchain déjà en fonction. Tandis que les L2 sont des blockchains à part entières, mises en réseau avec une autre blockchain principale, afin d’améliorer ses performances globales.

Les appchains sont de plus en plus nombreuses et sont notamment retrouver sur 4 blockchains majeures de l’industrie, à savoir :

  • Ethereum : sur Polygon Supernets et Optimism Rollups
  • Cosmos : Sur Zones
  • Avalanche : sur Subnets
  • Polkadot : sur Parachains avec Substrate

Pour illustrer ces explications, il est possible de citer les appchains comme le DEX dYdX développé dans la Cosmos Zones. Ou encore The Palm Network, construit avec Polygon Supernets.

Quels sont les avantages des appchains par rapport aux L2 ou L3 ?

L’aspect le plus important à comprendre est que les appchains reposent totalement sur la blockchain sur laquelle elles sont développées. En conséquence, elles sont plus facilement déployables puisqu’elles ne requierent pas le développement de leur propre blockchain.

De plus, elles bénéficient de tous les avantages de la blockchain utilisée. À savoir la garantie sécuritaire de celle-ci. Par exemple, si une appchain venait à rencontrer un problème technique et devait être soumise à un retour en arrière, cela est possible, parce que toutes leurs données sont envoyées et stockées sur la blockchain sous-jacente. Alors que si Polygon rencontre un problème, c’est tout l’écosystème qui est mis en défaut.

À la différence des dApps qui se bataillent pour l’espace de stockage sur les blockchains, pouvant résulter à des performances moindres, les appchains ont la capacité de maintenir les coûts de transaction et la latence à des faibles niveaux. Par conséquent, les appchains bénéficient d’un meilleur UX et d’une meilleure expérience utilisateur. Tout ce que recherche l’industrie crypto actuellement.

Cette garantie est un argument évident qui devrait provoquer l’accroissement du déploiement d’appchains dans les années à venir.

Les deux plus gros écosystèmes actuel d’appchains sont déployés sur Polkadot et Cosmos. Notamment dû au fait que la pluspart des projets déployés sur Ethereum ont pour but d’améliorer directement la blockchain principale. Au contraire, les blockchains Polkadot et Cosmos ont été spécialement conçues pour devenir multi-chaîne et interopérable. Tout cela afin de déployer une sorte d’internet décentralisé d’applications.

Malgré le fait que les appchains soient encore aux débuts de leur ère, elles devraient être de plus en plus plébiscitées. Grâce à leur facilité de déploiement et qu’elles bénéficient d’une sécurité non négligeable.

Toutefois, compte tenu du fait qu’elles doivent envoyer leurs transactions vers la blockchain publique principale (elles ne gèrent pas leurs transactions, car ne possèdent pas de blockchains propres), les appchains nécessitent de posséder une crypto-monnaie afin de communiquer avec la blockchain publique.

Cela peut être l’un des seuls arguements en défaveurr de ces applications. Il pourrait être un frein à certains projets ne sachant pas, ou ne voulant pas avoir leur propre crypto.

Il est bon de signaler que grâce aux outils comme Chainlens, il est possible de naviguer dans l’univers des appchains et de suivre le développement de cette nouvelle industrie parallèle.

De plus, les appchains sont facilement “customisables”. Au contraire des dApps qui doivent être constamment mises à jour. Ceci peut donc permettre aux personnes ne voulant pas “all in” dans le web 3 d’utiliser cette technologie sans devoir déployer des ressources considérables. Que ce soit en termes de déploiement, de développement, mais également en termes de maintenance.

Les appchains, la réponse aux problèmes de scalabilité ?

C’est dans ce contexte que les appchains peuvent être la réponse aux problèmes de scalabilité. En offrant des coûts de transactions réduits, des vitesses de transactions plus rapides, et en étant personnalisables facilement, elles pourraient devenir l’épicentre de la révolution crypto vers la scalabilité et l’expérience utilisateur rêvée.

Ce n’est pas pour rien que de nombreux projets majeurs de l’industrie poussent les développeurs à construire ces appchains en créant leurs “zones de déploiement” bien spécifiques.

Que ce soit Polygon, avec le Polygon Chain Development Kit, ou encore StarkNet avec le StarkNet Stack, les réseaux décentralisés montrent leur intérêt pour ces cas d’utilisation de la technologie blockchain.

Les appchains en sont encore à leurs débuts. Mais leurs promesses ont de quoi rendre optimistes pour le développement de l’industrie du web 3.

Conclusion 


Que ce soit avec les Roll Ups ou les ZKP, les appchains pourraient résoudre bon nombre de problèmes dans l’industrie. L’avenir le dira certainement, au fur et à mesure que leur nombre s’agrandira.

Par exemple, les appchains éphémères sont de plus en plus évoquées dans l’industrie comme une solution évidente à la saturation de l’espace de stockage des données.

Amrit Kumar a notamment déclaré que ces appchains pouvaient faire gagner des années de travail et d’expérimentation tout “en encourageant l’innovation.” Les appchains sont un moyen simple et efficace pour que les entreprises du web 2 puissent mettre un pied dans le web 3 sans avoir besoin de s’investir totalement. Un compromis idéal qui en plus a un potentiel de scalabilité et de performance encore bien sous-évalué.


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