Interview exclusive avec Sam MacPherson, co-fondateur de Phoenix Labs, l’un des leaders de MakerDAO

Yann-Olivier Bricombert
| 3 min de lecture


Contributeur actif de MakerDAO, le co-fondateur de Phoenix Labs revient sur les évolutions à venir sur l’un des principaux protocoles DeFi sur Ethereum.

Dans un récent post sur X, vous avez partagé vos réflexions sur le futur de MakerDAO et son écosystème. Pourquoi était-ce important de prendre la parole à ce moment-là ?

La raison pour laquelle j’ai écrit ce tweet, c’est que beaucoup de gens utilisent le DAI comme une infrastructure de fond, mais ils ne font pas attention aux détails. J’ai voulu souligner les changements majeurs des années à venir. J’ai vu aussi beaucoup de memes sur le Crypto Twitter de gens disant que les revenus sont élevés juste parce que les taux d’intérêts sont élevés.

Comment est structuré MakerDAO ?


Avant – et encore un peu aujourd’hui – les équipes fonctionnaient avec un noyau dur de personnes (Maker Core), réparties en fonction de leurs spécialités : développer des smart contracts, le marketing, la gestion des risques… Chaque projet remontait au niveau de la gouvernance et donnait lieu à un vote des holders. Cela a bien fonctionné pendant un certain temps, mais cela posait des questions de passage à l’échelle. Une nouvelle proposition a été faite pour imaginer ce que pouvait être la nouvelle organisation. Désormais, il y a six “sous DAOs”,  dont deux sont liées aux questions de gouvernance.

Vous avez annoncé le lancement d’un futur nouveau token, le New Governance Token (NGT), qui devrait remplacer le MKR. Est-ce un nom de code ou le vrai nom ?

C’est un nom de code.

Quelle est l’idée de ce changement de nom ?

L’idée de cette nouvelle marque est de simplifier et unifier. Beaucoup de gens ne savent même pas que Maker est lié au DAI. L’autre point est que les marques vont être rafraichies par une grande compagnie de branding. Cela va permettre de cibler la nouvelle vague d’utilisateurs et les impliquer davantage dans la DeFi, avec plus de fun. Enfin, les tokens de sous DAOs vont faire l’objet d’une grande redistribution. Je m’attends à ce que cela soit un boom massif dans la DeFi au sens large, notamment par le fait que les rendements seront très élevés et engageants.

Ce que l’on appelle la “DeFi 2.0” gagne du terrain avec des protocoles qui utilisent la gamification pour motiver les utilisateurs. Comptez-vous vous en inspirer ?

Il est important d’avoir un écosystème qui utilise une monnaie qui soit réellement décentralisée. Ajouter ces nouveaux produits qui attirent des utilisateurs, comme la gamification, est une excellente chose. J’espère qu’ils utiliseront un stablecoin décentralisé pour cela.

Pourquoi ?

Les raisons de la décentralisation sont nombreuses : la protection contre l’autoritarisme, contre des gouvernements corrompus, la protection des droits humains à travers le monde, la possibilité de bancariser les non bancarisés. En Amérique du Sud, ils utilisent la cryptomonnaie comme un moyen d’accéder au dollar américain, par exemple.

La thématique des actifs du monde réel (RWA, pour Real World Assets) a émergé ces six derniers mois. Pourtant l’USDT adossé au dollar est un cas d’usage depuis plusieurs années. Croyez-vous que cette tendance va durer ?

Le RWA est là pour durer, et ne fait que commencer. Les stablecoins sont le meilleur cas d’usage, et dominent massivement compte tenu du montant de transactions échangées. Je ne les vois pas s’arrêter. Sans les RWA, la crypto serait probablement une industrie vouée à disparaître.


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