FTX : SBF s’exprime, “Je ne savais pas que ce que je faisais était illégal”

Matthieu Dumas
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Sam Bankman-Fried (SBF), l’ancien PDG de FTX, a fait sa première déclaration depuis sa condamnation pour son implication dans l’une des plus grandes fraudes financières de l’histoire américaine. Depuis le centre de détention de Brooklyn, SBF s’est exprimé dans via mail avec ABC news, affirmant ne pas avoir cru « agir illégalement », tout en reconnaissant ne pas avoir atteint ses « propres standards éthiques ». Il a ensuite critiqué la partialité du procès.

Des déclarations controversées


Déjà en octobre dernier, durant son procès, il avait nié en bloc les détournements de fonds entre FTX et Alameda Research. Malgré le fait qu’il est admis que l’effondrement de FTX avait « faillit de nombreuses personnes », pour lui, c’est simple : il ne savait pas que ces actions étaient illégales.

« Je ne savais que ce que je faisais était illégal. Mais j’ai essayé de me tenir à un haut standard, et je n’ai certainement pas atteint ce standard » a déclaré SBF dans l’email. Cette prise de position n’est pas nouvelle pour l’ancien PDG de FTX.

Un manque de remords selon le juge


Le juge Lewis Kaplan, en charge du procès de SBF, a souligné lors de la sentence la semaine dernière que celui-ci n’avait montré « aucun remords pour les dommages causés par ses crimes ».

Pourtant, dans l’email à ABC News, le PDG déchu assure être « bien sûr » plein de remords :

« Je suis hanté, chaque jour, par ce qui a été perdu. Je n’ai jamais voulu blesser qui que ce soit ni prendre l’argent de personne. Mais j’étais le PDG de FTX, j’étais responsable de ce qui est arrivé à l’entreprise, et quand on est responsable, peu importe la raison pour laquelle ça tourne mal.

Je donnerais tout pour pouvoir réparer ne serait-ce qu’une partie des dommages. Je fais ce que je peux depuis la prison, mais c’est profondément frustrant de ne pas pouvoir en faire plus. »

Critique du procès


SBF déclare aussi que son procès aurait été « injuste », notamment « à la racine » en parlant du cabinet d’avocats représentant FTX, Sullivan & Cromwell (S&C), qui aurait collaboré avec les procureurs pour « limiter l’accès aux preuves » de sa défense :

« À la racine [du procès injuste], le rôle de S&C dans l’accusation, la frénésie médiatique unilatérale qu’ils ont suscitée et l’incapacité de la défense à obtenir des preuves essentielles lors du procès ont contaminé l’ensemble du processus. »

Le cabinet a déjà été poursuivi par les créanciers de FTX pour sa participation présumée à une conspiration civile, assistance et encouragement à la fraude et aux manquements fiduciaires, et implication dans une entreprise RICO.

Un porte-parole de S&C a nié ces accusations, soulignant que le juge avait déjà abordé cette question et trouvé que Bankman-Fried avait menti au tribunal.

En ce qui concerne « la frénésie médiatique unilatérale », le juge Kaplan avait déclaré lors de la sentence de SBF que ce dernier était un génie du marketing  et qu’il savait « exactement ce qu’il faisait » :

SBF va faire appel


SBF a révélé que son équipe d’avocats prévoit de faire appel de la condamnation, affirmant que « un certain témoignage » lors du procès avait « grandement déformé les événements » et que sa défense avait été empêchée de présenter des preuves cruciales. Il n’a pas fourni plus de détails, on ne sait pas de qui il parle et de quelles preuves il parle. Cette saga SBF continue de jeter une ombre sur l’industrie de la cryptomonnaie.


Source : ABC News, Inner City Press (X)


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