L’IA en Europe en 2025

Thomas Julia
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AI Act, c’est le nom de la nouvelle réglementation européenne sur l’Intelligence Artificielle. Après des négociations qui auront duré moins d’une semaine, les États membres et le Parlement européen sont parvenus à s’entendre sur un texte global régulant le secteur de l’intelligence artificielle. Alors que de nombreux projets cryptos, comme Numerair (NMR) et Arkham Intelligence (ARKM) appuient leurs développements sur l’IA, quel avenir cet accord, devrait entrer en vigueur en 2025, réserve-t-il aux startups opérant dans le secteur? Décryptage.

Un accord permissif pour presque toutes les entreprises


Le Commissaire français Thierry Breton se félicitait il y a 3 jours dans Le Monde, d’une réglementation qui “n’entrave aucunement la révolution en mouvement de l’intelligence artificielle”. Si l’on regarde de plus près, on se rend compte que l’ancien ministre de l’économie résume de manière relativement juste l’esprit de cet accord. L’idée semble limpide: laisser toute latitude aux entreprises travaillant dans le secteur. A côté de cela, des mesures sont prises pour encadrer les IA pouvant entraver des droits fondamentaux ou la sécurité et pour venir titiller des entreprises américaines, époque protectionniste oblige.

La réglementation adopte une stratégie “à 2 niveaux” concernant la surveillance et la régulation du secteur. Cette approche prévoit des contrôles plus stricts et contraignants spécifiquement pour les systèmes d’IA les plus avancés et puissants. Et d’après les critères énoncés, seuls le GPT-4 d’OpenAI et potentiellement le Gemini de Google seraient impactés. Une manière de garder le contrôle de mettre des cailloux dans les chaussures des monstres américains. Cependant, on peut noter que la société française Mistral AI, qui vise à développer des modèles de traitement du langage capables de rivaliser avec ceux d’OpenAI, se rapproche et pourrait bientôt dépasser les seuils de vigilance renforcée.

C’est que la France, l’Italie et l’Allemagne ont poussé pour un texte des plus permissifs concernant les systèmes “à usage général”, dont font partie les IA génératives, d’images, de sons ou de textes. Ces 3 pays ne voulaient en effet pas entraver la croissance de leurs licornes nationales.

L’IA et la crypto, un secteur européen en retard


Le boulevard est ouvert aux entreprises, mais force est de constater que, pour le moment, elles se développent plutôt dans les pays anglo-saxons, comme Fetch.ai, et de l’autre côté de l’atlantique. Pour rappel, l’IA est principalement utilisée pour traiter l’immense volume de données généré par les marchés des crypto-actifs en temps réel. Ils ont la capacité d’extraire des tendances. En outre, ces algorithmes sont capables de générer des projections basées sur des informations historiques, des indicateurs techniques, et l’analyse du sentiment du marché.

Comme pour la réglementation générale sur les données (RGPD), l’Union Européenne s’est une fois de plus positionnée comme pionnière dans la réglementation d’un secteur émergent de la tech, peu de temps après celle sur les cryptos. Reste à savoir si ce cadre législatif permissif pour les entreprises pourra créeer une dynamique, surtout concernant les projets mèlant les cryptos et l’IA.


Sources: Le Monde, Le Parisien, Europa.eu


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