Selon VASPnet, l’Europe a trois fois plus de services crypto régulés que les États-Unis

Yann-Olivier Bricombert
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Alors que le procès du fondateur de la plateforme crypto centralisée FTX a rendu son verdict, en déclarant Sam Bankman-Fried coupable, un rapport publié par le cabinet VSAPnet ce jeudi 9 novembre 2023 souligne le retard des Etats-Unis en matière d’acteurs centralisés régulés.

Plus de 1420 fournisseurs de services cryptos non régulés aux Etats-Unis


La plupart des acteurs qui fournissent aujourd’hui des services crypto aux Etats-Unis n’ont aucune licence pour le faire. C’est l’une des informations révélées par un rapport de VSAPnet, une filiale du cabinet XReg Consulting spécialisée dans la donnée, sur l’état des fournisseurs de services cryptos dans le monde.

D’après le VASPindex, qui agrège de la donnée en provenance des régulateurs, des entreprises, des médias et de l’activité en ligne, pour générer un score qui indique si une société fournit des services cryptos, une société de transfert de fonds sur dix serait même susceptible de proposer ce genre de services crypto, sans être régulée.

Plus de 1 420 fournisseurs de services sont très susceptibles d’offrir des services cryptos mais ne sont pas reconnus par leurs régulateurs comme des VASP (Virtual Assets Service Provider).

L’Europe fait figure de bon élève


A l’inverse, l’Europe fait figure de bon élève puisqu’on y trouve trois fois plus de ces fournisseurs de crypto-actifs (VSAP) régulés qu’aux Etats-Unis.

“L’un des plus grands marchés pour l’industrie crypto se trouve aux États-Unis, où il n’existe pas de régime spécifique aux crypto-actifs ni de régulateur définissant une catégorie VASP”, indique ce même rapport. “Après avoir analysé les données de FinCEN, FDIC, FRB et FINRA, le score de probabilité de VASPindex indique que 1 370 fournisseurs de services aux États-Unis sont très susceptibles d’offrir des services VA, contre un total de 3 956 en Europe.”

Cela ne veut pas dire pour autant que les investisseurs américains ont moins de choix, mais plutôt que le cadre européen de régulation des fournisseurs de services, notamment avec le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets), ou le PSAN (Prestataire de service sur actifs numériques) en France, semble bien plus avancé qu’outre-Atlantique.

Les banques américaines encore loin de l’adoption crypto


Autre enseignement intéressant de cette étude, l’écrasante majorité des banques américaines, 99%, ne proposent pas à ce jour de crypto à leurs clients. “Seules 24 des 5 333 banques américaines réglementées par la FDIC et la FRB offriraient des services de crypto-actifs”, souligne le rapport de VSAPnet. “Ces données suggèrent que les entreprises de la finance traditionnelle aux États-Unis sont encore loin d’adopter les crypto-monnaies.”

L’effondrement de FTX, de la Silicon Valley Bank et d’autres banques aurait semble-t-il accru le risque perçu des crypto-monnaies, en créant un “environnement hostile” pour les banques qui proposent des services de crypto-actifs.


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