La police Canadienne aurait utilisé Chainalysis Reactor pour tracer des crimes liés à la crypto

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Un logiciel spécialisé pour le suivi des transactions sur la blockchain est désormais utilisé par les forces de l’ordre canadiennes. Ce logiciel s’ajoute à l’arsenal d’outils à la disposition des autorités policières dans leur lutte contre les cybercrimes. Grâce à celui-ci, la police a désormais la possibilité de suivre les transactions, d’identifier les suspects et de déterminer où les fonds ont été déposés.

Nouveau partenariat entre Chainalysis et les autorités policières canadiennes

Chainalysis Reactor est un outil qui a été conçu par la société d’analyse blockchain. Chainalysis décrit ce dernier comme un logiciel de recherche qui permet d’établir un lien entre les transactions cryptos et les entités identifiées du monde réel. Les données d’analyse de Chainalysis sont issues de centaines de millions d’adresses auxquelles s’ajoutent plusieurs autres détails. Ceux-ci incluent notamment des informations sur les marchés du darknet, les escroqueries et les ransomwares, ainsi que des plateformes légitimes telles que les applications de la DeFi et les pools de minage.

Les forces de l’ordre canadiennes ont intensifié leurs efforts pour mettre un terme aux activités des escrocs cryptos. En 2022, les Canadiens ont déclaré avoir perdu plus de 300 millions de dollars en raison de fraudes liées à un investissement crypto, contre 164 millions de dollars l’année précédente. Le sergent Kevin Talbot de l’unité des crimes économiques s’est adressé au média Lethbridge Herald sur le sujet. Talbot possède une certification en tant qu’enquêteur pour l’analyse de la blockchain. 

Talbot a expliqué que le programme Reactor permet de suivre les flux de transactions à partir du moment où un utilisateur a déposé des fonds sur une adresse de portefeuille jusqu’à un exchange. La police peut ensuite obtenir une autorisation judiciaire pour demander des informations à l’exchange sur le titulaire du compte. Ces informations peuvent concerner le montant des fonds qui peuvent éventuellement être saisis et les transactions hors de l’exchange.

Une situation contrastée en matière de réglementation au Canada

Précédemment, la police de Calgary et Chainalysis avaient déjà collaboré sur la création d’un groupe de travail dédié à la crypto. Le Western Canada Cryptocurrency Investigations Centre avait été créé pour faire face à la montée de la criminalité crypto.

En parallèle, le Canada intensifie également ses efforts sur le plan réglementaire. Les législateurs canadiens ont récemment appelé le gouvernement à développer une stratégie nationale en matière de blockchain. Les législateurs cherchent notamment à mettre l’accent sur la reconnaissance des opportunités offertes par la blockchain tout en renforçant la protection des consommateurs.

De nombreux exchanges ont récemment interrompu leurs activités sur le territoire canadien en raison des réglementations jugées trop contraignantes. En mars, OKX avait mis un terme à ses services. Binance avait fait de même et annoncé la fin de ses activités en mai dernier. ByBit avait suivi les pas des deux géants de l’industrie peu de temps après. 

Sources : Chainalysis, Lethbridge Herald