Proof of Talk Paris : ce qu’il faut retenir de ce sommet

Paul Guillot
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Ces 14 et 15 juin 2023, la capitale française a accueilli plus de 1500 participants, venus de toute la planète, à l’occasion de la première édition du Sommet Proof of Talk. Cet événement, focalisé sur l’avenir de la technologie blockchain, a rassemblé pêle-mêle dans l’enceinte du Musée des Arts Décoratifs de Paris, des fondateurs, des investisseurs, des leaders de l’industrie, des étudiants et des développeurs. La conférence s’est conclue avec la présentation de la  “constitution” de Proof of Talk, qui a mis en évidence 10 engagements pour révolutionner l’industrie du Web3.

Refonder la confiance

Avec les divers scandales qui ont ponctués l’actualité crypto ces deux dernières années, on peut dire que l’industrie du Web3 et de la blockchain est à un carrefour majeur de son futur. Les décisions prises maintenant auront des répercussions importantes sur l’avenir de la technologie blockchain et du monde en général.

 Zohair Dehnadi, cofondateur et partenaire de X Ventures, explique sa vision de l’événement:

En mettant l’accent sur la construction de quelque chose de plus grand que nous, Proof Of Talk vise à encourager de véritables conversations et débats qui vont en profondeur pour définir les prochaines étapes de l’écosystème. 

Et pour cela, le thème choisi pour la première journée était: restaurer la confiance.

Parmi les intervenants de la première journée, Yat Siu, co-fondateur d’Animoca Brands, a souligné le potentiel des NFT dans l’éducation et mis l’accent sur l’importance d’investir dans des startups dignes de confiance. Or la France, première à avoir doté les entrepreneurs de la blockchain d’un cadre légal digne de ce nom (Loi Pacte, PSAN), regorge de pépites.

En outre, David Prinçay, PDG de Binance France, a participé a un panel concernant l’avenir des bourses centralisées et leur navigation stratégiques dans les eaux, troubles ou claires selon la région, des réglementations.

 David Prinçay expose sa vision de l’innovation française.

La réglementation et l’engagement actif

L’un des points culminants de ce sommet a été le discours de Pascal Gauthier, PDG de Ledger, qui a discuté du paysage réglementaire unique de l’industrie de la crypto. Contrairement à d’autres secteurs, les États-Unis et la Chine ne dominent pas l’industrie en raison de contraintes réglementaires. Cela offre à l’Europe une occasion de participer activement et de façonner l’avenir de la technologie.

Il est même allé plus loin en considérant que l’ensemble des entreprises devraient allouer une part de leurs investissements dans les cryptomonnaies:

Les cryptomonnaies ne se limitent pas à la rareté numérique ; elles constituent le futur différentiateur entre l’ingéniosité humaine et l’intelligence artificielle. À l’heure où les crypto-monnaies représentent 20 % du grand livre de comptes, il est évident que toutes les entreprises du monde devraient allouer au moins 20 % de leurs actifs à cette classe d’actifs transformatrice. La beauté de la chose est que les entreprises n’ont pas besoin d’être totalement exposées à la volatilité, car les stablecoins remplissent efficacement cette fonction. 

Web3 : De la transparence à la vérité

La première journée a également abordé le paradoxe de la confiance dans le Web3. Les participants ont convenu que trouver un équilibre sans compromettre l’éthique de la décentralisation du Web3 est essentiel. L’éducation et la communauté ont été identifiées comme des piliers dans cet équilibre. Au-delà de la confiance, il a été mentionné que le Web3 place la vérité au cœur des conversations en combinant les composantes humaines et technologiques.

Web3 au service de l’intelligence artificielle

L’un des sujets passionnants abordés était le rôle que Web3 pourrait jouer dans la gouvernance de l’intelligence artificielle (IA). En gardant l’IA en open source et en y appliquant les principes de décentralisation, le Web3 pourrait améliorer la transparence tout en respectant la composante humaine.

La compétition des start-ups

Le deuxième jour, en plus des panels et des discussions, une compétition de start-up a été organisée

RedStone Oracle a été couronné lauréat de cette compétition. 

 Matthias Reiser, cofondateur de X Ventures, explique:

“Nous avons été impressionnés par le niveau de qualité de toutes les start-ups qui se sont portées candidates et de l’écosystème. Nous avons sélectionné le projet de Redstone Oracle parce qu’il offre une solution très concrète à un défi majeur sans ajouter de coût : assurer l’exactitude des données, en les mettant à jour toutes les minutes contre toutes les 15 minutes en réalité” 

Les autres participants notables de la compétition étaient EtherMail, et Sonr.

Les 10 engagements de la constitution PoT

Voilà les dix thèmes sur lesquels le sommet Proof of Talk a cherché à faire avancer les choses: la transparence, l’engagement communautaire, l’éducation, la conduite éthique, les meilleures pratiques, la collaboration, l’inclusion, la vision à long terme, la responsabilité et la promotion d’un changement positif. 

Un programme ambitieux, donc. Mais pas inatteignable, puisque les participants ont eu l’occasion d’engager des discussions profondes sur l’avenir de la blockchain et de nourrir des dialogues fructueux. 

Alors que l’industrie du Web3 continue d’évoluer, les enseignements tirés par les acteurs présents lors de Proof of Talk Paris seront cruciaux pour façonner son avenir de manière positive et durable.