Les plus grosses vagues de licenciement de l’univers crypto en 2023

Thomas Julia
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Coinbase, Binance, mais aussi Polygon Labs, et plus récemment Chainanalysis ou Yuga Labs. En plus de leurs secteurs d’activité, ces entreprises ont un autre point commun peu enviable. Elles ont annoncé des plans de licenciement en 2023. Et sont loin d’être les seules. Le magazine Fortune en avait recensé 2000 dans le secteur uniquement sur les 2 premiers mois de l’année. Depuis, personne n’ose plus les compter de peur de s’arracher les cheveux. Alors on s’est risqué à faire un point sur cette vague, en essayant d’en déterminer les causes et les conséquences.

2023, annus horribilis pour l’emploi dans l’univers crypto


On peut classer les vagues de licenciements de 2 manières : en nombre d’employés et en volume de l’effectif. Si l’on retient cette deuxième manière, c’est bien évidemment les 2 mastodontes du secteur, Binance et Coinbase, qui détiennent la palme. La plateforme d’échange basée à San Francisco avait ouvert le bal de cette annus horribilis pour l’emploi dans l’univers crypto le 20 janvier en annonçant le départ de 950 employés (20% des effectifs). Une coupe massive dans les effectifs, et la troisième en à peine 1 an!

Son concurrent dirigé par Changpeng Zhao, particulièrement visé par la SEC cette année, a dû d’abord se résoudre à licencier 50 personnes aux USA pour ensuite envoyer 12.5% de ses employés (soit 1000 personnes sur 8000) au chômage un mois plus tard.

En termes de volume, ce n’est pas une société financière ou technologique qui remporte la palme, mais un média. En août 2023, Coindesk a annoncé se séparer de “seulement” 20 personnes. Mais cela correspond à 45%, soit presque la moitié des effectifs totaux. Juste derrière, l’annonce en juin de TaxBit, la start-up spécialisée dans la fiscalité crypto du licenciement de 40% de son personnel, ce qui correspond à environ 80 personnes.

Dapper Labs, la société canadienne derrière les NFT CryptoKitties et les collections autour de la NFL et la NBA, a annoncé se séparer de 51 employés en juillet (la société annonçant 300 employés sur LinkedIn). Mais c’était en réalité la troisième vague de licenciements, les 2 premières ayant touché à chaque fois plus de 20% des effectifs. Si on fait le calcul, la société semble s’être séparée d’un volume oscillant entre 25 et 33% de ses effectifs au total.

Des raisons multiples


Les raisons de ces plans de licenciement à répétition sont multiples. La faillite de FTX en 2022, qui a provoqué un hiver des cryptos, vient immédiatement à l’esprit. Les faillites, comme celle de Genesis et ses 145 employés en janvier, sont aussi des pertes d’emploi. Dans de nombreuses annonces de licenciements, les perspectives de business à moyen et long termes reviennent énormément. On peut aussi penser aux pressions des régulateurs comme la SEC. Une pression qui est certainement une des raisons de la première vague de départs dans la branche américaine.

Il ne faut aussi pas oublier la conjoncture plus globale. La guerre en Ukraine et l’inflation qui s’en est suivie ont des répercussions sur l’économie dans sa globalité, et notamment sur les secteurs des nouvelles technologies. Google, SAP, Microsoft… Ces géants californiens sont d’ailleurs les premières entreprises de cette taille à avoir coupé dans les effectifs. Les entreprises de la tech semblaient vivre un eldorado qui paraît maintenant loin. Le secteur de la crypto n’y fait pas exception. Une bonne gestion semble être aujourd’hui devenue la norme.

Sources : Fortune, Techopedia, Marketwatch


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